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Est-ce que le pouvoir russe peut enrayer la fuite des capitaux des oligarques?
6 avril 2011

Sources économiques qui ont enrichit les oligarques

La justice russe  poursuivait les oligarques pour assassinat, vol de biens publics, association de malfaiteurs, corruption... Les oligarques ont accumulé une fortune colossale en quelques années avec le soutien direct du FMI, de la Banque mondiale, des gouvernements de la Triade (à commencer par les gouvernants états-unien, britannique et allemand), de grandes banques privées et de société de clearing comme Clearstream (voir Robert, Denis et Backes, Ernest. 2001. Révélation$, Editions des arènes, Paris, 2001, 455 p. et Robert, Denis. 2002. La boîte noire, Editions des arènes, Paris, 2002, 378 p.).
Ces oligarques sont d’abord le fruit de l’implosion du système bureaucratique de l’Est et de la restauration capitaliste de la fin des années 1980 et des années 1990. Le gouvernement des Etats-Unis, le FMI et la Banque mondiale ont soutenu activement le président russe Boris Eltsine (et ont en partie dirigé ses pas) dans la vague de privatisation gigantesque et rapide qu’il a imposée à la Russie. Les privatisations ont constitué un pillage systématique des biens publics de la Russie au profit des oligarques et de quelques transnationales de la Triade.
Les oligarques russes ont utilisé des méthodes brutales et criminelles qui ressemblent à celles utilisées par les barons voleurs de la fin du XIXe - début XXe aux Etats-Unis. Une nouvelle fois dans l’histoire, l’accumulation capitaliste primitive s’est réalisée dans la violence et le chaos. Mais l’histoire ne se répète pas. Cette fois, le pillage s’est fait sous la haute protection d’organismes multilatéraux internationaux qui ont multiplié les missions d’experts économiques et les prêts multilatéraux visant à faciliter "la transition d’une économie planifiée vers une économie de marché" (pour reprendre l’expression consacrée par les institutions de Bretton Woods).

Joseph Stiglitz analyse avec une plume acérée la transition en Russie. Dans les chapitres cinq et six de La grande désillusion (Fayard, Paris, 2002, 324p.) , il dénonce la responsabilité du FMI et du Trésor américain qui ont soutenu, conseillé et orienté les bureaucrates russes convertis au capitalisme, notamment le président Boris Eltsine. Les méthodes employées n’avaient rien de démocratique.
"Ne nous étonnons pas si tant de chauds partisans du marché ont manifesté une remarquable affinité avec les vieilles méthodes : en Russie, le président Eltsine, muni de pouvoirs immensément supérieurs à ses homologues de n’importe quelle démocratie occidentale, a été incité à circonvenir la Douma (le parlement démocratiquement élu) et à promulguer les réformes par décrets" (J. Stiglitz, 2002, p. 184). Les entreprises publiques ont été vendues pour une bouchée de pain. "Le gouvernement, soumis à une très forte pression de la part des Etats-Unis, de la Banque mondiale et du FMI pour privatiser vite, avait cédé les entreprises publiques pour une misère" (ibidem, p. 194).

La privatisation a constitué un vaste pillage au profit des oligarques qui ont placé une partie de leur larcin à l’Ouest afin qu’il soit blanchi et hors de portée de la justice. "La privatisation assortie de l’ouverture des marchés des capitaux n’a pas conduit à la création de richesses mais au pillage des actifs. C’était parfaitement logique. Un oligarque qui vient de réussir à user de son influence politique pour s’emparer de biens publics valant des milliards, en les payant une misère, va tout naturellement vouloir faire sortir l’argent du pays. S’il le garde en Russie, que se passera-t-il ? Il l’investira dans un pays en état de profonde dépression et risquera non seulement d’en tirer peu de profits, mais de tout se faire confisquer par le gouvernement suivant qui va inévitablement se plaindre - et à très juste titre - de "l’illégitimité" de la privatisation. Toute personne assez habile pour gagner à la loterie mirifique de la privatisation est assez habile aussi pour placer son argent à la Bourse américaine en plein essor, ou pour le mettre en lieu sûr dans les comptes secrets des paradis fiscaux. Il n’y avait pas la moindre chance que les choses se passent autrement et, bien évidemment, des milliards ont quitté le pays" (ibidem, p. 193).

Le FMI et la Banque mondiale ont endetté la Russie. Une grande partie de l’argent prêté a été détournée et est repassée à l’Ouest. Banquiers occidentaux, oligarques et gouvernants russes se sont enrichis tandis que les citoyens russes appauvris doivent payer la note.

Resumé:Cet article présente une partie de l'historique des pratiques russes et des implications d'organismes étrangers tel que le FMI

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