Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Est-ce que le pouvoir russe peut enrayer la fuite des capitaux des oligarques?

17 juin 2011

Siglier

FMI:Fond Monétaire International

PNUCID:Programme des Nations Unis pour le Contrôle International des Drogues

OICS:Organe International de Contrôle des Stupéfiants

ESAF:Equipe Spéciale d'Action Financière

ONU:Organisation des Nations Unies

TVA:Taxe sur la Valeur Ajoutée

AFP:Agence France Presse

UEFA:Union Européenne de Football Association

URSS:Union des Républiques Socialistes Soviètiques

Publicité
Publicité
15 juin 2011

Sommaire

06.Définition

1.1.Historique

2.1.Les actes des oligarques

2.2.Les sources économiques frauduleuses

2.3.Trucage de rencontres sportives

3.1.Poutine essaye d'enrayer l'ascension des oligarques

3.2.Poutine voulait lutter mais n'y est pas arrivé

4.Le blanchiment d'argent dans le monde

 

 

15 juin 2011

Emblème de la mafia russe

logoRésumé:C'est un document présentant avec cet inscription, le marteau et la faucille l'ère communiste.Il y a un symbole du bouclier et de l'épée pour montrer leur combat.Les oligarques sont en étroite relation avec cet organisme

11 mai 2011

Le blanchiment de l'argent

Franklin Jurado, économiste colombien formé à Harvard, s'est reconnu coupable d'un unique chef d'accusation de blanchiment d'argent devant un tribunal fédéral de New York, en avril 1996; il a été condamné à sept ans et demi de prison. Mettant à profit les connaissances qu'il avait acquises à la première université des Etats-Unis, il avait fait circuler entre diverses banques et sociétés 36 millions de dollars de profits tirés de la vente de cocaïne aux Etats-Unis pour le compte de Jose Santacruz-Londono, le défunt seigneur colombien de la drogue, dans l'intention de conférer à ses avoirs une apparence de légitimité.

Jurado avait blanchi les 36 millions de dollars au moyen de transferts télégraphiques du Panama vers l'Europe, par l'entremise des bureaux de Merrill Lynch et d'autres institutions financières. En trois ans, il avait ouvert plus de 100 comptes dans 68 banques réparties entre neuf pays différents : Allemagne, Autriche, Danemark, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Monaco et Royaume-Uni. Certains de ces comptes étaient ouverts aux noms de maîtresses et de parents de Santacruz, d'autres sous des noms supposés de consonance européenne.

En maintenant le solde de ces comptes au-dessous de 10 000 dollars pour éviter toute enquête, Jurado faisait circuler les fonds entre ces différents comptes. Il a fondé des sociétés européennes de couverture avec l'objectif final de rapatrier l'argent «propre» en Colombie, où il serait investi dans les restaurants, les sociétés de construction, les pharmacies et les biens immobiliers de Santacruz.

Le plan s'est effondré quand la faillite d'une banque à Monaco a révélé que plusieurs comptes étaient liés à Jurado. Et, au Luxembourg, le bruit incessant d'une machine à compter les billets de banque dans la demeure de Jurado a décidé un voisin à alerter la police locale. Forte de nouvelles lois contre le blanchiment de l'argent, la police a mis Jurado sous écoute téléphonique en avril 1990. Il fut arrêté deux mois plus tard et convaincu en 1992 de blanchiment d'argent par un tribunal luxembourgeois, puis extradé aux Etats-Unis après quelques années.

L'affaire Jurado est un exemple des moyens de plus en plus complexes qu'utilisent les cartels de drogues pour garantir leurs avoirs. Mais elle indique aussi que les profits, qui sont la raison d'être du trafic de la drogue, en sont également le talon d'Achille et que les organes de police et législateurs nationaux, ainsi que les organismes internationaux, accentuent leurs efforts contre le blanchiment de l'argent. Les moyens d'obtenir encore de meilleurs résultats sont l'un des principaux points inscrits à l'ordre du jour de la prochaine session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial des drogues, qui se tiendra au Siège de l'ONU, à New York, du 8 au 10 juin 1998.

Etendue du problème

Le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) estime que le trafic illicite des drogues produit chaque année environ 400 milliards de dollars de vente au détail, soit près du double du revenu de l'industrie pharmaceutique mondiale ou 10 fois environ le montant total de l'aide publique au développement.

Dans le sillage de la mondialisation et de la libéralisation des échanges, les syndicats du crime organisé et des individus entreprenants tirent profit de l'ouverture des frontières, de la privatisation, des zones de libre échange, de la faiblesse de certains Etats, de l'existence de banques offshore, des transferts financiers électroniques et des techniques bancaires de l'âge cybernétique pour blanchir chaque jour des millions de dollars de profits tirés du trafic des drogues. Le nombre quotidien de transferts télégraphiques internationaux est d'environ 700 000, et quelque 2 000 milliards de dollars traversent chaque jour le globe en tous sens par ce moyen. Le Fonds monétaire international (FMI) estime à 2 % environ la part de l'économie mondiale où intervient le trafic des drogues.

«Le blanchiment de l'argent peut être effectué n'importe où; aussi les criminels choisissent les pays où la législation est soit inexistante, soit laxiste et où la police ne fait pas assez d'efforts pour les prendre», déclare Tom Brown, chef du groupe de lutte contre le blanchiment de l'argent, qui compte quatre personnes, de l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol).

Tout récemment, le Mexique a accaparé les gros titres avec des histoires de blanchiment d'argent tiré de la drogue. Selon l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), qui surveille le respect des traités de lutte contre la drogue, les mesures prises récemment au Mexique ont conduit à arrêter de septembre 1996 à août 1997 plus de 11 000 personnes, dont de hauts fonctionnaires et des officiers de rang élevé, pour trafic de drogues et activités criminelles connexes, dont le blanchiment de l'argent.

Dans les pays issus de l'ex-Union soviétique, la privatisation des entreprises d'Etat et la déréglementation du système bancaire ont facilité le blanchiment des profits du trafic des drogues. En 1996, un expert des affaires russes, témoignant devant un comité du Congrès des Etats-Unis, a déclaré : «La propriété privatisée est achetée par des organisations criminelles étrangères ou nationales pour blanchir et dissimuler des profits illicites. Les gangsters blanchissent leurs gains mal acquis en investissant dans les établissements de jeu, les établissements concessionnaires de voitures de luxe dans des villes européennes comme Budapest, et des banques, des marinas et stations de villégiature dans les Caraïbes. Ils sont aussi en contact avec des hommes de loi de premier rang, spécialisés dans le droit international et installés à Francfort ou Zurich, pour s'informer des techniques de blanchiment de l'argent mises au point par les seigneurs colombiens de la drogue et la mafia sicilienne.»

Selon un ancien juge français qui dirige le Programme mondial du PNUCID contre le blanchiment de l'argent, les dépôts initiaux sont faits ordinairement dans des Etats où les réglementations sont inexistantes, puis transférés dans des centres offshore. Les Etats dont l'appareil gouvernemental est affaibli, comme ceux dont se compose l'ex-Union soviétique, sont particulièrement vulnérables.

Systèmes bancaires parallèle et souterrain

Dans certaines parties de l'Asie, les blanchisseurs d'argent utilisent un «système bancaire souterrain» légal, parce qu'il ne laisse aucune trace matérielle. L'argent n'entre jamais dans le système bancaire officiel, mais est transmis par des systèmes bancaires parallèles comme le «hawala» en Inde et au Pakistan. Ces systèmes bancaires parallèles sont basés sur des alliances de familles ou de bandes et consolidés par un pacte non écrit, en vertu duquel la violence sanctionne tout manquement. Les Chinois ont un système similaire connu sous le nom de «fie chen», ou argent volant, qui est basé sur la confiance, les liens familiaux, les structures sociales locales et la menace de l'ostracisme pour tout manquement à la parole donnée. Dans ce système, l'argent est généralement déposé dans un pays contre la remise d'un «chit» ou «chop» (sceau) et recouvré dans un autre pays sur présentation de ce sceau.

De plus en plus, les experts du blanchiment de l'argent tournent leur attention vers l'Afrique. «La vérité est que nous sommes mal placés pour savoir sur quelle somme porte le blanchiment de l'argent en Afrique, parce que les blanchisseurs veulent en général mettre leur argent dans un endroit sûr», déclare M. Brown (Interpol). Il reconnaît néanmoins que des groupes criminels achètent des banques en Afrique pour s'en servir comme points de transit avant de transférer les fonds dans d'autres banques, sur des marchés financiers plus solides. Le PNUCID, qui voit dans l'Afrique et dans toutes les régions en développement une nouvelle cible pour les blanchisseurs d'argent, a tenu en décembre 1997 un séminaire en Afrique de l'Ouest, au cours duquel neuf gouvernements ont décidé d'harmoniser les mesures prises et d'intensifier la coopération sous-régionale.

Paradis fiscaux offshore et secret bancaire

L'existence de banques offshore, dans des paradis fiscaux qui assurent le secret à leurs clients, a permis aux trafiquants de drogues d'élaborer de complexes réseaux internationaux. Le FMI qualifie de «grands centres offshore» les pays suivants : Antilles néerlandaises, Bahamas, Bahreïn, Hong Kong, îles Caïmanes, Panama et Singapour. Il existe aussi des centres offshore secondaires : Dublin, Chypre, Madère, Malte, Malaisie (île Labaun) et Thaïlande (Centre bancaire international de Bangkok). Aujourd'hui, près de 40 pays situés dans toutes les parties du monde sont considérés comme des paradis fiscaux qui garantissent le secret à leurs clients.

La situation aux îles Caïmanes donne un aperçu du secteur offshore. Avec le septième montant de dépôts dans le monde, les îles Caïmanes comptent 550 banques sur leur territoire, dont 17 seulement sont matériellement présentes et soumises aux lois visant le blanchiment de l'argent. Le montant total des avoirs détenus par les banques des îles Caïmanes était en 1994 de 430 milliards de dollars environ. L'OICS avertit dans son rapport de 1997 que les institutions financières non bancaires sont de plus en plus utilisées pour le blanchiment de l'argent dans les Caraïbes, car le système bancaire fait l'objet d'une surveillance plus stricte des autorités. En conséquence, l'OICS recommande que le suivi soit étendu aux «institutions et sociétés qui se situent au-delà du système bancaire».

«On s'efforce constamment d'amener les paradis fiscaux et les centres offshore à se montrer plus stricts envers le blanchiment de l'argent», déclare Tom Brown (Interpol). «Notre but n'est pas de les fermer, car ce sont des établissements légaux, qui remplissent un rôle légitime. Notre but est de mettre certains contrôles en place de manière à réglementer leur activité et, si on ne parvient pas à la réglementer, à pouvoir au moins continuer de suivre à la trace l'argent dont on sait l'origine illégale à mesure qu'il passe par ces centres pour aller ailleurs.»

Au début de février 1998, Robin Cook, ministre britannique des affaires étrangères, a annoncé que les habitants des 13 dernières colonies britanniques, parmi lesquelles plusieurs paradis fiscaux des Caraïbes, dont les îles Caïmanes, pourraient se voir offrir la citoyenneté britannique si ces colonies promulguaient de nouvelles lois sévères pour arrêter le blanchiment de l'argent et la dissimulation des profits illicites.

Zones commerciales franches

La libéralisation des échanges et les zones commerciales franches offrent de nouvelles voies de blanchiment de l'argent. «Nous croyons que les blanchisseurs d'argent cessent d'utiliser le système bancaire au bénéfice du commerce international», déclare le professeur John Zdanowicz, qui, avec un collègue de l'Université internationale de Floride, a mis au point un système de logiciel filtrant toutes les données relatives au commerce américain. Depuis 1992, ils ont découvert des factures fantaisistes où figurent des lames de rasoir à 30 dollars pièce, des téléphones à 2 400 dollars et une bouteille d'huile comestible à 720 dollars. En 1994, les deux professeurs ont fait à la Banque mondiale une communication sur les moyens d'utiliser cette technologie dans les pays en développement, en tant que complément potentiel ou substitut de l'inspection des cargaisons en partance, afin de contrôler la fixation anormale de prix, car le procédé peut être en liaison avec la fuite des capitaux, le blanchiment de l'argent, la fraude fiscale et la fraude douanière. Selon M. Zdanowicz, le système pourrait être reproduit dans un autre pays pour moins d'un million de dollars, et pour beaucoup moins dans de plus petits pays. «Notre technique est comparable à celle du reniflement de chiens. Nous ne savons pas ce qu'il y a dans une valise, mais si elle est trop lourde ou si le prix est absurde, nous pensons qu'il faut y aller voir et trouver ce qui se cache dessous.»

Les blanchisseurs d'argent cherchent constamment de nouveaux moyens de contourner la réglementation et d'éviter la saisie des avoirs. Cependant, à côté de ces plans compliqués, des montants considérables passent encore en cachette d'un pays à l'autre sous forme d'espèces. Selon le New York Times, les trafiquants de drogues ont envoyé des coupures en Colombie «cachées dans des voitures d'occasion et des poupées, ou aussi bien des appareils de télévision et des conteneurs réfrigérés de sperme de taureau». D'autres seigneurs de la drogue se contentent d'investir dans leur pays. Au Myanmar, par exemple, les barons de l'héroïne garderaient leur argent dans le pays en investissant dans des hôtels, des bars, des restaurants, des sociétés de transport et des biens immobiliers. Par ailleurs, en avril 1997, un article du New York Times a suggéré que les grosses coupures d'euro pourraient servir à merveille les blanchisseurs d'argent.

De grandes affaires

Des milliards de dollars tirés du trafic des drogues sont blanchis par le passage dans de grandes affaires, comme les sociétés de courtage et les compagnies d'assurance. Les mesures de contrôle n'ont pas progressé aussi vite que le volume des transactions financières au niveau mondial. «Plus importants sont les capitaux d'une affaire, plus facile il est d'y blanchir de l'argent», déclare Brown (Interpol). La relation privilégiée entre avocat et client protège souvent les blanchisseurs d'argent, «rendant encore plus difficile de percer le voile dont s'entourent les affaires d'une société», ajoute-t-il. D'autres modes de blanchiment passent par des entreprises où l'argent circule, comme les bars, les casinos, les restaurants, ainsi que des institutions financières non bancaires comme les boutiques spécialisées dans l'encaissement des chèques et les opérations de change.

De plus en plus, les organisations criminelles sous-traitent le blanchiment de l'argent à des professionnels spécialisés, parce que les méthodes nécessaires pour échapper à l'attention des services de surveillance sont de plus en plus complexes. Ces professionnels servent non seulement à dissimuler l'origine de la source des profits, mais aussi à gérer l'investissement ultérieur dans l'immobilier et d'autres avoirs légitimes. On estime que la commission payée aux blanchisseurs d'argent n'a cessé d'augmenter, passant de 6 à 8 % au début des années 80 à non moins de 25 % aujourd'hui.

Impact du blanchiment de l'argent

argent sale infiltré dans les secteurs financiers non illicites et dans la comptabilité nationale, va parfois jusqu'à saturer et peut menacer la stabilité économique et politique d'un pays. Un document de travail du FMI conclut que le blanchiment de l'argent a sur le comportement financier et la performance macroéconomique un impact qui se manifeste de plusieurs façons : des politiques erronées procèdent de mesures fausses dans les statistiques relatives à la comptabilité nationale; les taux de change et d'intérêt deviennent instables en raison des transferts de fonds transfrontaliers inattendus; le peu de solidité des avoirs entraîne un risque d'instabilité monétaire; la fausseté des déclarations de revenu perturbe la levée des impôts et la répartition des dépenses publiques; les ressources ne sont pas correctement affectées, en raison des distorsions intervenues dans la fixation du prix des produits de base; et les transactions légales se ressentent du fait que les parties à celles-ci craignent d'être perçues comme s'associant à des éléments criminels.

On sait, par exemple, qu'au début des années 90 un afflux d'argent mal acquis dans plusieurs banques des Etats baltes a entraîné leur effondrement, car les clients, qui avaient connaissance de ces affaires louches, ont multiplié les retraits et perdu confiance.

«Certains pays des Caraïbes commencent à comprendre qu'en acceptant cet argent ils s'exposent à ruiner leur économie», déclare Brown (Interpol). «Cela paraît avantageux à première vue et peut créer des emplois, mais la vérité est qu'à court terme vous tombez sous le contrôle de ses possesseurs.»

«Comme le blanchiment de l'argent repose essentiellement sur des réseaux internationaux, seule une approche mondiale peut aboutir en fin de compte. Tous les Etats doivent coopérer : gouvernements, autorités policières, pouvoirs judiciaires et institutions financières. La responsabilité de lutter contre le blanchiment de l'argent doit être partagée et la formation du personnel de police aidera à mettre en place une alliance des milieux politique, judiciaire et opérationnel pour combattre ce problème grandissant.»

Extrait de la préface au Money Laundering Manual
du Programme des Nations Unies pour le contrôle
international des drogues

Le blanchiment de l'argent et la loi

Une législation intégrant des mesures destinées à prévenir, dépister, geler et confisquer les avoirs d'origine criminelle n'est qu'à ses balbutiements. Seule une poignée de pays occidentaux industrialisés avaient mis en place de tels systèmes à la fin des années 80. Un nombre croissant d'Etats adoptent aujourd'hui des lois et des règlements en ce sens, mais le PNUCID estime qu'environ 70 % des Etats ne possèdent pas encore de législation efficace.

Le manque de transparence de la législation des sociétés dans certains pays aggrave le problème, car cela permet aux blanchisseurs de se dissimuler derrière des sociétés fictives.

Au niveau international, la lutte contre le blanchiment de l'argent a commencé en 1988 avec deux initiatives importantes. Le Comité de Bâle sur les réglementations et les pratiques de supervision bancaires a publié une Déclaration de principes qui mentionne les trois axiomes du contrôle du blanchiment de l'argent : éviter les transactions suspectes, coopérer avec les services de police et appliquer la règle «connaissez votre client»; et la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, désormais ratifiée par plus de 140 pays, a été adoptée.

La Convention est le premier instrument multilatéral contraignant qui aborde le problème du blanchiment de l'argent. Ses dispositions encouragent la coopération internationale aux fins d'identifier, dépister, saisir et confisquer le produit du trafic des drogues et de poursuivre les personnes responsables du blanchiment de profits illicites. Elle encourage aussi les parties à verser ce produit aux organisations internationales spécialisées dans le contrôle des drogues. En mars 1998, le Luxembourg a versé au PNUCID plus de 1,7 million de dollars provenant des liquidités et avoirs confisqués aux trafiquants de drogues.

Une autre initiative importante a été prise en 1989, avec la création de l'Equipe spéciale d'action financière (ESAF) par le Groupe des sept grands pays industrialisés et le Président de la Commission des Communautés européennes. Sont aujourd'hui membres de l'ESAF les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques, Hong Kong, Singapour, le Conseil de coopération pour les Etats arabes du Golfe et l'Union européenne. L'apport essentiel des activités de l'ESAF sont les 40 recommandations, formulées en 1990 et mises à jour en 1996, qui énoncent les mesures destinées à entraver le blanchiment de l'argent, c'est-à-dire la ratification de la Convention de 1988, la criminalisation du blanchiment de l'argent, le renforcement de la coopération internationale et l'abolition de la plupart des lois régissant le secret bancaire. En 1995, l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a exhorté tous les gouvernements à appliquer les 40 recommandations de l'ESAF.

«Le moyen essentiel d'avoir un impact sur le blanchiment de l'argent est de convaincre tous les pays du monde de promulguer et d'appliquer les mêmes lois en la matière, de sorte que les criminels n'auront nulle part où aller», déclare Brown (Interpol).

Selon la Commission des stupéfiants (ONU), un large soutien international s'est dégagé en faveur d'un certain nombre de mesures concrètes destinées à lutter contre le blanchiment de l'argent, à savoir l'application de la règle «connaissez votre client» et l'interdiction des comptes anonymes; la conservation de registres détaillés des transactions financières pendant cinq ans au moins et leur communication aux enquêteurs; l'obligation de signaler les transactions suspectes; et, autant que faire se peut, l'exercice d'un suivi et d'un contrôle plus stricts des mouvements transfrontaliers de devises.

Cependant, beaucoup de questions demeurent non résolues, comme l'application par les centres offshore de la législation réprimant le blanchiment de l'argent, la répugnance de certains pays à promulguer ou appliquer une législation appropriée et à assouplir le secret bancaire et la question de la responsabilité pénale des sociétés.

Programme de l'ONU en matière de lutte contre le blanchiment de l'argent

Créé en 1997 par le Bureau du contrôle des drogues et de la prévention du crime, dont le siège est au Centre international de Vienne, le Programme mondial de lutte contre le blanchiment de l'argent offre aux gouvernements des conseils et une assistance juridique s'agissant de rédiger la législation appropriée et de mettre en place le cadre administratif nécessaire pour lutter contre le blanchiment de l'argent. Le Programme, qui dispose d'un budget de 5 millions de dollars pour la période 1997-1999, offre aussi une formation au personnel policier et judiciaire et une aide à la création de services nationaux de renseignements financiers.

Durant sa première année de fonctionnement, le programme est venu en aide à 20 pays, a commencé une base de données mondiale détaillée sur la législation des différents pays en matière de blanchiment de l'argent et ouvert sur Internet le site IMoLIN (Réseau international d'information sur le blanchiment de l'argent). La mise en place de ce site repose sur la coopération de diverses organisations spécialisées dans la lutte contre le blanchiment de l'argent; il peut être utilisé par les services policiers, les procureurs, les législateurs, les établissements universitaires et les particuliers.

Un plan d'action international

La session extraordinaire de l'Assemblée générale qui se tiendra au Siège de l'ONU, à New York, du 8 au 10 juin 1998, vise à intensifier la coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment de l'argent. «Nous proposons une initiative hardie tendant à abolir le secret bancaire dans le monde entier pour toute enquête sur le crime organisé, non pas seulement sur les stupéfiants«, déclare Pino Arlacchi, directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID). «Il ne devrait pas y avoir d'obstacles. Mais dans certains pays le secret bancaire existe toujours et il a en fait été renforcé ces dernières années, de sorte que c'est là un point très important.»

Le PNUCID prévoit un durcissement de la volonté politique dû à une prise de conscience de plus en plus nette de l'impact économique négatif du blanchiment de l'argent et au fait que des mesures raisonnables peuvent être mises en place sans nuire à l'investissement étranger.

La déclaration politique dont l'adoption est attendue au cours de cette session de trois jours appelle tous les gouvernements à promulguer d'ici à l'an 2003 des lois visant à prévenir, détecter, contrôler et poursuivre le crime de blanchiment d'argent. Le plan d'action de la session extraordinaire représente un effort mondial pour faire monter l'enjeu dans la lutte contre les drogues en frappant les trafiquants où cela leur fait le plus de mal : dans leurs comptes bancaires.

Résumé:Cet article est un compte rendu d'une assemblée générale des Nations Unies au probleme mondiale de la drogue et du blanchiment d'argent

Source:http://www.pfcmc.com/french/ga/20special/featur/launder.htm

11 mai 2011

Poutine voulait lutter mais n'y est pas arriver

L’expression « oligarques » est entrée dans le vocabulaire courant en Russie en 1996. Dans un entretien accordé au Financial Times, en novembre de cette année, le financier Boris Berezovski – alors « l’éminence grise » du Kremlin en raison de ses liens proches avec la famille Eltsine, donc détenteur de grands secrets – révélait qu’un groupe de sept banquiers avait assuré la réélection du chef de l’État. Il ajoutait, non sans forfanterie, que ces « sept » contrôlaient « la moitié de l’économie ». (…)
L’attitude de Poutine procède d’une volonté de rupture. « Son opinion sur les oligarques s’est forgée à cette époque », commente aujourd’hui le politicien libéral, Boris Nemtsov, qui figurait dans l’équipe de jeunes réformateurs de Boris Eltsine, « je n’ai compris que plus tard à quel point Poutine ressentait une forte défiance vis-à-vis de ces milieux d’affaires1 ». Soucieux d’asseoir un pouvoir qu’il a reçu en héritage, au soir du 31 décembre 1999, lors de la démission surprise de Boris Elstine, Vladimir Poutine s’est engagé à réduire le poids politique des grands patrons de l’économie. Il pressentait dès le début, comme le raconte aujourd’hui Boris Nemtsov, à quel point « les oligarques pouvaient représenter un danger pour lui ».
Le paradoxe est qu’après cinq années de présidence de Poutine, l’économie russe est, plus que jamais, dominée par un petit nombre d’immenses groupes « financiers et industriels » avec, à leur tête, des patrons disposant de capacités financières nettement supérieures, en volume cumulé, à celles du budget de l’État central. Cette situation a été exposée par un rapport de la Banque mondiale, rendu public en avril 20042. En dépit de la rhétorique officielle du Kremlin sur une réduction du poids des grands magnats – thème mis en avant par l’administration présidentielle afin de mobiliser l’opinion à la veille des législatives de décembre 2003 – les oligarques n’ont en réalité jamais cessé, pendant le premier mandat de Poutine, de consolider et d’étendre leurs empires.
1 Entretien personnel avec Boris Nemtsov à Moscou, le 30 juin 2004.
2 Russia : Transition Meets Development. Country Economic Memorandum for the Russian Federation, World Bank, avril 2004.

Résumé:Cet article présente l'accroissement du pouvoir des oligarques malgrès l'arrivée au pouvoir de Poutine
Natalie Nougayrède – Les oligarques et le pouvoir : la redistribution des cartes – Novembre 2004
http://www.ceri-sciences-po.org

Publicité
Publicité
11 mai 2011

Poutine essaye d'enrayer l'ascension des oligarques

Les oligarques russes tremblent sur leurs bases Poutine fait le ménage à Moscou

Promise par le candidat Poutine, la chasse aux oligarques en Russie est-elle ouverte? Pour pouvoir répondre, il faut attendre la suite, mais le fait que le géant automobile russe Avtovaz s'est retrouvé à son tour mercredi sous le coup d'une enquête judiciaire, laisse supposer que l'affrontement approche. D'autres affaires sont en effet en cours et les plus gros dossiers commencent à s'ouvrir. Inventaire.

Avtovaz. La firme automobile est soupçonnée d'avoir dissimulé au fisc la vente de 200.000 voitures, a déclaré le chef de la police fiscale Viatcheslav Soltaganov. Pour l'Etat, les pertes engendrées par cette fraude représentent des centaines de millions de dollars.

Avtovaz, premier constructeur automobile russe, dirigé par l'industriel Vladimir Kadannikov, avait été à l'origine de la fortune de Boris Berezovski au début des années 1990. La direction assure que le groupe n'a plus aucun lien avec le plus célèbre des «oligarques», en raison notamment de son influence à l'époque de Boris Eltsine.

Interros . Le holding interros, est poursuivi par le parquet qui veut récupérer 140 millions de dollars de paiement complémentaire pour la privatisation de Norilsk Nickel, premier producteur mondial de nickel et de palladium, contrôlé par Interros.

Son patron est Vladimir Potanine (39 ans), l'ancien président du groupe bancaire Onexim, aujourd'hui président d'Interros, né sur les décombres d'Onexim, qui s'est effondré après la crise financière de 1998.

Media-Most. Le président du groupe de presse Media-Most, Vladimir Goussinski, est inculpé pour escroquerie dans le cadre d'une autre affaire de privatisation datant de 1997. Media-Most est le plus grand groupe russe de médias. C'est, aussi, en Russie, la principale voix de l'opposition au Kremlin.

Gazprom. Le parquet a saisi des documents au siège du géant gazier Gazprom, actionnaire et important créditeur de Media-Most. Son président Rem Viakhirev pourrait être entendu dans l'affaire Media-Most.

Loukoïl. Une enquête judiciaire visant le numéro un du secteur pétrolier, Loukoïl, soupçonné de détournement et de récupération illégale de TVA, a été ouverte mardi. Son patron est Vaguit Alekperov (49 ans), d'origine ingouche. La police fiscale l'accuse de fraude fiscale.

Ioukos. La police fiscale travaille sur Ioukos , deuxième pétrolier russe, dirigé par Mikhaïl Khodorkovski, a encore précisé M. Soltaganov.

 

LISTE NOIRE?

Pour la presse russe, ce n'est pas une surprise. Elle estime qu'une chasse aux oligarques a été lancée par M. Poutine qui n'a jamais caché que, selon lui, tous les hommes d'affaires, y compris ceux bénéficiant d'attentions particulières sous Boris Eltsine, devaient respecter les lois. Pour M. Poutine, beaucoup ont fait fortune en pêchant en eaux troubles.

Les affirmations de Goussinski selon lesquelles il existe une liste d'entrepreneurs qui seront prochainement sanctionnés se confirment, remarque le quotidien des affaires Kommersant.

Selon ce journal, Mikhaïl Khodorkovski, Vladimir Bogdanov (PDG de Sourgoutneftegaz) et Evgueni Chvidler (PDG de Sibneft) pourraient être les prochains sur la liste.

D'autres enquêtes, visant directement les intérêts de M. Berezovski et de Roman Abramovitch (Sibneft, Rousski Aluminii) seraient la preuve que tous les oligarques sont visés , ce qui, une fois passées d'inévitables turbulences, pourrait bénéficier au climat d'investissement.

Après l'adresse de M. Poutine au parlement, nombre de politiciens avaient souhaité que les déclarations du président sur la lutte contre la corruption et les privilèges soient suivies d'effet.

Cela pourrait être le cas. M. Soltaganov a en effet souligné avoir vu lundi le président Poutine pour discuter de la fuite des capitaux et du blanchiment d'argent et précisé qu'il y aurait d'autres enquêtes judiciaires . Certains grands groupes sont déjà dans le collimateur de la justice. (D'après AFP.)

 

Nouvel assassinat

d'un homme d'affaires

 

Un homme d'affaires russe a été tué mercredi à Nijni Novgorod (400 km à l'est de Moscou), vraisemblablement victime d'un assassinat commandité, le troisième dans cette ville en moins d'un mois, a indiqué la police locale. Valéri Koulechov, un jeune chef d'entreprise de 35 ans, a été abattu de trois balles dans la tête et dans la poitrine alors qu'il sortait de chez lui. Il est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures. (AFP.)

Résumé:Poutine mène avec les autorités une chasse aux oligarques et limitent leurs actions frauduleuses en les inculpant.

6 avril 2011

Des mafieux russes arrêtés en juin en Espagne se

Des mafieux russes arrêtés en juin en Espagne se sont vantés d’avoir "acheté" la Coupe de l’UEFA remportée en 2008 par le Zenit Saint-Pétersbourg, affirme le quotidien espagnol ABC.

Le Zenit a battu en finale de l’UEFA les Glasgow Rangers (2-0) en mai dernier, après avoir éliminé en demi-finales le Bayern Munich, grand favori de l’épreuve, lourdement battu (4-0) lors du match retour à Saint-Pétersbourg.

Selon ABC, Gennadios Petrov, chef de la puissante organisation mafieuse russe "Tambovskaya", et un des ses adjoints ont affirmé, lors de communications téléphoniques interceptées, avoir mobilisé entre 20 et 40 millions d’euros pour "acheter" la demi-finale et la finale de l’épreuve.

Résumé:Cet article est paru sur le site de france info,il divulgue que la mafia aurait acheter la victoire d'une rencontre sportive

Source:http://www.france-info.com/sport-tous-sports-2008-10-01-la-mafia-russe-dit-avoir-achete-la-coupe-de-l-uefa-192702-27-28.html

6 avril 2011

Sources économiques frauduleuses

En effet, les organisations mafieuses apprirent toutes les techniques de détournement des richesses, qu'elles soient matérielles ou immatérielles. Les actionnaires sont obligés de reverser 80 % de leurs profits à l'administration, aussi, beaucoup d'entreprises ne déclarent que 20 % de leur production. Mais ce n'est pas sans risques, car la mafia infiltre l'entreprise afin d'évaluer le vrai volume de production, généralement connu de la plupart des salariés. Par la suite, ils menacent les patrons de les dénoncer dans le but qu’ils acceptent de verser la moitié de leurs dividendes. Beaucoup de chefs d’entreprise considèrent encore que ce type de racket est préférable à l'imposition de leurs bénéfices à hauteur de 80 % par le fisc. De même, une bonne partie d’entreprises non reconnues essaie de ne pas payer de taxes et tente d'échapper à la pression fiscale afin de réussir à survivre. Elles sont donc illégales et nécessitent la protection de la mafia contre les instances gouvernementales Ainsi les entreprises doivent payer le « krysha » (ce qui veut dire en russe "toit" et qui désigne un impôt offrant en échange une protection forcée) à la mafia qui s'est emparée du contrôle d'une importante partie du marché économique russe..

Aujourd’hui, ces organisations criminelles sont réputées pour pratiquer le prêt à usure, le vol et le trafic de véhicules volés, le meurtre, le détournement de richesses nationales, le trafic d'armes et d'autres spécialités comme la fraude aux télécommunications par clonage des données numériques d'un téléphone cellulaire, au détriment de la compagnie de téléphone, plus généralement le cyber-crime, l'escroquerie aux assurances, les extorsions de fonds, la prostitution, le trafic de passagers clandestins…Les oligarques russes sont en étroite relation avec ces organisations, ils acquiert ainsi un pouvoir sans conséquent et une source d'argent sûre et importante.

Les activités criminelles phares
  • Le blanchiment

La pratique du blanchiment par la mafia russe est une spécialité. Elle brasse des milliards de dollars qu’elle blanchit grâce à ses compagnies offshore mais aussi aux banques nombreuses qu'elle possède. Les ramifications de la mafia russe sont nombreuses et étendues jusqu'au plus haut sommet de l'état. En témoigne l’affaire de corruption touchant la famille de Boris Eltsine et particulièrement sa fille (voir affaire instruite par Carla Del Ponte). En mars 1996, le ministère russe de l'Intérieur chiffrait entre 60 et 70 000 milliards de roubles les sommes accumulées et contrôlées par le crime organisé de son pays. Ces dernières années, une cinquantaine de responsables ou d'employés de banques ou d'entreprises russes ont été victimes d’attentats. D’après certains rapports, des banques ont été spécialement créées pour recevoir des aides destinées aux régions en difficultés avant que ces fonds ne s’évanouissent dans la nature. L'infiltration du système bancaire russe permet à la mafia d’accéder librement à la communauté bancaire internationale lui donnant de ce fait l'opportunité de blanchir les profits illégaux accumulés. Dans la mesure où le crime organisé a infiltré le système financier, les fraudes bancaires se sont généralisées. L'ampleur de la corruption est telle que de nombreux salariés de banques sont eux-mêmes liés à la mafia, ce qui facilite les fraudes informatiques. En effet, les opérations, en apparence normales, sont en fait destinées à détourner de l'argent au profit d'entreprises russes ou vers des banques étrangères. On estime que les différents groupes criminels contrôlent 60 % des 3 000 banques en activité en Russie. En 1997, on évaluait à 100 milliards de dollars l’évasion monétaire du pays depuis l’effondrement du régime soviétique. Parmi ces sommes sorties du pays, le Centre américain d'études stratégiques et internationales a estimé à 1 milliard de dollars par mois les sommes douteuses transférées de Russie vers l'île de Chypre. En 1996, ce sont environ 100 millions de dollars US en espèces qui auraient été rapatriés quotidiennement des États-Unis vers la Russie. L’évasion et le détournement des capitaux provenant de l'aide et des crédits internationaux en direction de centres offshore comme Nauru seraient en grande partie responsable de la crise économique de 1998.

Les organisations criminelles russes ont fait fuir de nombreux investisseurs étrangers. Traditionnellement spécialisés dans le commerce des armes, de la drogue et de la prostitution, ils ont maintenant pris place dans de nombreux secteurs de l’économie tels que l'extraction de pétrole, de minerais précieux, la distribution, le négoce, les transports, le secteur financier et l'immobilier . Après le départ de nombreuses sociétés étrangères qui ont laissé libre les marchés qu'elles exploitaient, la mafia les reconquit en s’appuyant sur des sociétés fictives implantées dans des paradis fiscaux. En 2000, le fruit de ces acquisitions a débouché sur un certain nombre de monopoles, permettant ainsi aux organisations criminelles d’enregistrer des profits astronomiques reversés en partie aux fonctionnaires pour acheter leur silence. Les exportations illégales annuelles de pétrole représenteraient pour les groupes mafieux russes qui les contrôlent un chiffre d'affaires de 15 milliards de dollars.

Les mafias russes tireraient aussi chaque année des profits considérables, chiffrés en milliards de dollars, du trafic de stupéfiants. La Russie est devenue un consommateur colossal des drogues. Selon les statistiques officielles, près de 269 000 toxicomanes seraient enregistrés aujourd'hui mais les chiffres réels sont probablement largement en deçà. D'après les estimations des Nations unies, les bénéfices tirés du marché intérieur sont évalués à environ sept milliards de dollars. La structure du marché change. On voit se développer les drogues de haute concentration comme l'héroïne afghane. La production des stupéfiants dans le pays augmente y compris des drogues synthétiques bon marché aboutissant à une dépendance immédiate. Le nombre de narco-laboratoires en Russie s'est accru, ces dernières années, d'une façon considérable.

Le trafic d'armes a contribué aussi largement à enrichir la mafia Russe. Suite à la chute du communisme, l’État n’a pas été capable de contrôler et surveiller les stocks de l’Armée rouge. Beaucoup d’armes ont été retrouvées sur le marché noir. Vendues par des militaires nécessiteux ou avides, elles devinrent un objet de la violence quotidienne en Russie et plus spécialement dans les grandes villes comme Moscou. La vente d’armes ne s’est pas limitée au pays mais a très rapidement été l’objet d’un vaste trafic international et très lucratif.

Les femmes russes sont aussi largement utilisées par le crime organisé. La prostitution et le trafic de femmes sont des activités importantes de la mafia russe. Elle n'hésite pas à "recruter" dans l'arrière pays, souvent dans les régions les plus misérables de Russie, de jeunes femmes naïves et dans le besoin pour les plonger de force dans la prostitution. Ces organisations criminelles leur fait miroiter les joies d'une vie meilleure dans les pays occidentaux. On leur fait croire qu'elles travailleront en qualité de serveuse, de femme de chambre, de cuisinière ou d'autres métiers de services. En échange on leur assure la possibilité de suivre des études. Mais la réalité est bien éloignée de ces fausses promesses. De même, les jeunes femmes russes sont aussi utilisées par les groupes criminels pour soutirer de l'argent aux hommes de l'Ouest en échec sentimental. En effet, la beauté slave est particulièrement recherchée par les occidentaux. Ces jeunes femmes s'inscrivent sur des sites de rencontres et commence à échanger des messages et des photos avec différents hommes en mal d'amour. Ces derniers ne tardent pas à tomber rapidement dans le panneau et tombent amoureux d'une personne souvent virtuelle. Après un certain nombre d'échanges la jeune femme met en avant une série d'arguments (mère malade, père mort, conditions de vie difficiles, alcoolisme et violence des hommes en Russie, chômage…) très ingénieux et profitent de la faiblesse psychologique du prétendant épris pour lui soutirer de l'argent qu'il envoie par mandat cash. Cet argent est censé l’aider à mieux supporter la misère en Russie, à constituer les papiers pour quitter le pays et à payer le voyage. Après avoir progressivement soutiré certaines sommes d’argent et assez importantes, la douce et jeune promise n’est déjà plus qu’un souvenir et son adresse internet n’est plus active. En réalité, cette pratique n’est qu’une vaste escroquerie souvent orchestrée par les organisations criminelles et dont sont victimes un grand nombre d’occidentaux.

  • La protection forcée

Le racket représenterait 10% du produit national brut de la Russie. Elle fait partie d’un système plus ou moins rentré dans les mœurs de la vie économique du pays. La protection est à la fois morale et physique. En effet, généralement le domaine de la sécurité est exclusivement géré et contrôlée par l'État, c'est-à-dire par l’autorité publique, et ce dans l’intérêt public. Ce domaine ne relève donc pas en théorie de la sphère privée. En Russie, alors que l'entreprise privée se développait, que les transactions augmentaient et s’intensifiaient, l’État n’a pas été en mesure d’assurer pleinement la sécurité morale et physique des sociétés et des individus. Les fonctions du « partenariat imposé » se sont donc généralisées Lorsqu’un marché était passé entre deux partenaires, on a vu apparaître des « groupes de protection privée » dont le but était de participer activement aux négociations d'affaires en garantissant de façon informelle les transactions. Ces fonctions ont été assurées aussi bien par des groupes criminels organisés que par la police d'État ou par des employés de sécurité agissant de façon informelle. En 2000, les observateurs estimaient que la majorité des grosses transactions d'affaires ne pouvaient être conclues qu'avec la participation de partenaires imposés et grâce aux garanties mutuelles qu'ils offraient. En dehors de la sécurité, du contrôle du risque, du recouvrement des dettes et du règlement des conflits, ces intervenants forcés interviennent aussi en qualité de médiateurs entre les entreprises privées et les bureaucraties d'État. Elles permettent aux hommes d’affaires d’obtenir des autorisations, des licences, des recommandations, des exemptions fiscales. De même elles peuvent solliciter les institutions gouvernementales (police, services d'inspection ou contrôle sanitaire) pour causer du tort aux compagnies concurrentes.

Mais les premiers groupes de racketteurs ont été surtout utilisés pour offrir une protection physique contre d'autres organisations criminelles et pour recouvrir les dettes. Les racketteurs soutirent des sommes importantes aux entreprises en leur offrant une protection, le « krysha » (ce qui veut dire en russe "toit" et qui désigne en fait la protection forcée), contre d'autres organisations criminelles. On peut considérer qu’un groupe mafieux « contrôle » une entreprise lorsque, en plus de la protection physique, il y introduit un comptable ou un vérificateur membre de son organisation. A ce niveau, le crime n’est plus considéré comme du racket mais comme du partenariat forcé. Enfin lorsque un groupe criminel met un terme par la violence aux problèmes d'une entreprise protégée, il rentre dans le capital de cette entreprise et introduit certains de ses membres dans le conseil de direction. En devenant actionnaire, il diversifie et accroît ainsi ses sources de revenus. Pour l'entreprise cliente, ces paiements constituent des coûts de transaction. De nombreuses petites et moyennes sociétés russes sont sous le contrôle des organisations criminelles, soit parce qu’elles sont l’émanation elles mêmes de ces groupes, soit en raison d’activités parallèles, ou bien parce qu’elles ont cédé aux menaces et aux intimidations. Il est un fait avéré que le crime organisé en Russie constitue une meilleure garantie de protection et est plus efficace que les organes d'État dans la résolution des difficultés auxquelles sont confrontés quotidiennement les hommes d’affaires russes. D’après une étude de 1996 - 1997, 11% des entrepreneurs auraient reconnu avoir usé de la force pour résoudre leurs problèmes. Parmi ces derniers, 42 % étaient déjà expérimentés dans l'usage de ces méthodes et 53% admettaient verser régulièrement des sommes aux services de protection. Plus d'un tiers d'entre eux avouaient que le niveau de ces paiements était important.

Depuis la mise en place d’un dispositif législatif de protection (la loi fédérale sur "les activités de protection"), les anciens agents et officiers du KGB ont pu légalement entrer sur le marché de la protection privée et des services de surveillance. En 2000, certains spécialistes évaluaient à 20%, les anciens cadres de la sécurité d’État engagés dans le commerce informel de la protection. Cette légalisation du commerce de la protection privée a de ce fait offert de nouvelles occasions de développement aux groupes criminels. Ces derniers ont pu créer leurs propres compagnies en embauchant du personnel de compagnies instituées à l’origine par la police qui leur déléguait alors une partie du travail. Ainsi, ces sept dernières années, ce sont 25 000 sociétés de sécurité qui ont vu le jour, employant environ 600 000 à 800 000 personnes. La Mafia en contrôle approximativement le sixième. Les deux-tiers ne payent pas d'impôts à l'État.

Chiffres et exemples des activités criminelles en Russie

Crimes, délits, voies de faitTotalElucidés
Meurtres 15 8
"Attaques armées" 26 19
Vols à l'arraché 351 57
Viols 3 2
Cambriolages 173 17
Fraudes 109 68
Vols de voitures 75 21
Alcoolisme aggravé 4533 4533
Disparition de personnes 52 -
Corps retrouvés inanimés 118 -
sources, Police de Moscou, avril 2005

Des directeurs de banque, des hommes d'affaires et même des journalistes d'investigation, ont été victimes d'assassinats ou d'enlèvements. En 1993, les huit organisations criminelles qui commandent les "enfers de Moscou" ont assassiné à elles seules, 10 banquiers locaux. Reprenant la tradition et se donnant eux-mêmes le surnom de « voleurs dans loi » (vori v zakone), les bandits russes ont assassiné 95 banquiers dans les cinq dernières années. Cette attitude qui cherche à légitimer leurs actions est en fait assez paradoxale quand on voit comment étaient considérés les criminels de sang par les « voleurs dans loi » durant la période tsariste. Ces assassinats en disent long sur la puissance du crime organisé en Russie, capable de frapper au plus haut niveau en toute impunité. La plupart des grandes affaires criminelles de ces dernières années, comme l'assassinat de la député Galina Starovoïtova en 1998 et la tentative de meurtre contre Anatoli Tchoubaïs (le patron du monopole russe de l'électricité en 2005...), n'ont jamais été résolues. Il arrive parfois que les exécutants soient jugés mais les commanditaires courent toujours. Les derniers assassinats en date de banquiers eurent lieu le 16 octobre 2005 et le 13 septembre 2006. Alexandre Saveliev, président de deux petites banques fermées par Andrei Kozlov, a été tué par balles avec sa femme, sa fille et sa belle mère, alors que leur véhicule roulait sur une route des environs de Moscou. La police a attribué le meurtre à l'incapacité du banquier à faire face à ses créances après la fermeture de sa banque. En septembre 2006, Andrei Kozlov, numéro deux de la Banque centrale russe est lui même victime (son chauffeur aussi), dans un parc de Moscou, d'un assassinat commandité. Il s'agit de la plus haute personnalité assassinée depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000. Démoralisée, sous-payée et parfois corrompue, la police est mal équipée pour combattre une violence galopante et les coups de feu nocturnes incessants. En 1993, les rapports de police de Moscou signalent que ce sont plus de 5.000 meurtres et 20.000 incidents liés à des crimes violents qui ont été comptabilisés dans la capitale. Depuis, les conditions ne se sont toujours pas arrangées, on évalue à 10 000 environ, le nombre de personnes décédées des suites de violences par armes à feu, et à 600 celles qui ont été tuées suite à un contrat mis sur leur tête.

La puissance économique de la mafia russe se double d'une réelle influence politique. Des liens étroits uniraient les services secrets (le FSB), la mafia, et plusieurs dizaines de députés de la Douma compromis dans des affaires d'évasion fiscale et de corruption.

Résumé:Cet article présente toutes les actions frauduleuses diversifiées pratiquées par les russes

6 avril 2011

Sources économiques qui ont enrichit les oligarques

La justice russe  poursuivait les oligarques pour assassinat, vol de biens publics, association de malfaiteurs, corruption... Les oligarques ont accumulé une fortune colossale en quelques années avec le soutien direct du FMI, de la Banque mondiale, des gouvernements de la Triade (à commencer par les gouvernants états-unien, britannique et allemand), de grandes banques privées et de société de clearing comme Clearstream (voir Robert, Denis et Backes, Ernest. 2001. Révélation$, Editions des arènes, Paris, 2001, 455 p. et Robert, Denis. 2002. La boîte noire, Editions des arènes, Paris, 2002, 378 p.).
Ces oligarques sont d’abord le fruit de l’implosion du système bureaucratique de l’Est et de la restauration capitaliste de la fin des années 1980 et des années 1990. Le gouvernement des Etats-Unis, le FMI et la Banque mondiale ont soutenu activement le président russe Boris Eltsine (et ont en partie dirigé ses pas) dans la vague de privatisation gigantesque et rapide qu’il a imposée à la Russie. Les privatisations ont constitué un pillage systématique des biens publics de la Russie au profit des oligarques et de quelques transnationales de la Triade.
Les oligarques russes ont utilisé des méthodes brutales et criminelles qui ressemblent à celles utilisées par les barons voleurs de la fin du XIXe - début XXe aux Etats-Unis. Une nouvelle fois dans l’histoire, l’accumulation capitaliste primitive s’est réalisée dans la violence et le chaos. Mais l’histoire ne se répète pas. Cette fois, le pillage s’est fait sous la haute protection d’organismes multilatéraux internationaux qui ont multiplié les missions d’experts économiques et les prêts multilatéraux visant à faciliter "la transition d’une économie planifiée vers une économie de marché" (pour reprendre l’expression consacrée par les institutions de Bretton Woods).

Joseph Stiglitz analyse avec une plume acérée la transition en Russie. Dans les chapitres cinq et six de La grande désillusion (Fayard, Paris, 2002, 324p.) , il dénonce la responsabilité du FMI et du Trésor américain qui ont soutenu, conseillé et orienté les bureaucrates russes convertis au capitalisme, notamment le président Boris Eltsine. Les méthodes employées n’avaient rien de démocratique.
"Ne nous étonnons pas si tant de chauds partisans du marché ont manifesté une remarquable affinité avec les vieilles méthodes : en Russie, le président Eltsine, muni de pouvoirs immensément supérieurs à ses homologues de n’importe quelle démocratie occidentale, a été incité à circonvenir la Douma (le parlement démocratiquement élu) et à promulguer les réformes par décrets" (J. Stiglitz, 2002, p. 184). Les entreprises publiques ont été vendues pour une bouchée de pain. "Le gouvernement, soumis à une très forte pression de la part des Etats-Unis, de la Banque mondiale et du FMI pour privatiser vite, avait cédé les entreprises publiques pour une misère" (ibidem, p. 194).

La privatisation a constitué un vaste pillage au profit des oligarques qui ont placé une partie de leur larcin à l’Ouest afin qu’il soit blanchi et hors de portée de la justice. "La privatisation assortie de l’ouverture des marchés des capitaux n’a pas conduit à la création de richesses mais au pillage des actifs. C’était parfaitement logique. Un oligarque qui vient de réussir à user de son influence politique pour s’emparer de biens publics valant des milliards, en les payant une misère, va tout naturellement vouloir faire sortir l’argent du pays. S’il le garde en Russie, que se passera-t-il ? Il l’investira dans un pays en état de profonde dépression et risquera non seulement d’en tirer peu de profits, mais de tout se faire confisquer par le gouvernement suivant qui va inévitablement se plaindre - et à très juste titre - de "l’illégitimité" de la privatisation. Toute personne assez habile pour gagner à la loterie mirifique de la privatisation est assez habile aussi pour placer son argent à la Bourse américaine en plein essor, ou pour le mettre en lieu sûr dans les comptes secrets des paradis fiscaux. Il n’y avait pas la moindre chance que les choses se passent autrement et, bien évidemment, des milliards ont quitté le pays" (ibidem, p. 193).

Le FMI et la Banque mondiale ont endetté la Russie. Une grande partie de l’argent prêté a été détournée et est repassée à l’Ouest. Banquiers occidentaux, oligarques et gouvernants russes se sont enrichis tandis que les citoyens russes appauvris doivent payer la note.

Resumé:Cet article présente une partie de l'historique des pratiques russes et des implications d'organismes étrangers tel que le FMI

9 mars 2011

Historique

En 1985, l’URSS est une puissance mondiale incontournable, mais en pleine stagnation. Et en 1990, après une lutte violente entre Gorbatchev et Eltsine, ce dernier remporte la bataille et devient le premier président de la fédération de Russie. Mais celle-ci étant confronter à des problèmes internes, ne fait plus figure de superpuissance et laisse la place aux Etats-Unis.

Le président de la nouvelle Russie, donne une inflexion apparemment libérale au régime. Le fonctionnement de la société russe qui a dû abandonner le socialisme est profondément bouleversé et mène à l’enrichissement d’une minorité (oligarques), au déclin de l’outil économique, à l’affaiblissement de l’État et à une chute catastrophique du niveau de vie des Russes. Il s’avère qu’Eltsine est un piètre gestionnaire et un mauvais dirigeant politique, celui-ci a donc peu de chance d’être réélu lors des élections de 1996. Ceci ne ferait pas du tout l’affaire de ces fameux oligarques.
Ce terme de « oligarques », est popularisé par Eltsine. En effet, le président russe connait fort bien ces nouveaux riches, (s’agissant pour la plupart de banquiers ayant profité de la crise économique majeure   qui a frappé la Russie depuis la chute de l’URSS)   car ce sont eux qui ont financé sa campagne du dirigeant russe. Il faut tout de même remarquer que ce sont grâce à lui que ces hommes ont pu s’enrichir, car en privatisant (malhonnêtement) certains actifs industriels lors du début de son mandat , et en tentant d’imposer le capitalisme en Russie , Eltsine donna à cette minorité d’individus un boulevard pour pouvoir fonder leurs sociétés et donc de faire fortunes .
Ces nouveaux riches étaient composés de sept banquiers, à eux seul, ils contrôlaient 50% de l’économie russe.

Résumé:Cet article paru dans dissertations gratuites résume l'historique de la montée au pouvoir des oligarques avec l'aide de l'état

Source:http://www.dissertationsgratuites.com/dissertations/Les-Nouveaux-Russes/177876.html

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Publicité
Publicité